dimanche 28 novembre 2010

J'étais convaincue qu'il fallait absolument que je dise quelque chose, que je réagisse. Mais dans mon esprit les mots n'existaient plus, le vide total presque pire que le néant...J'aimerais avoir du talent et je suis subjuguée par tous ces gens qui en ont, tous ces gens qui l'exhibent malgré eux, qui font du bien à mes yeux. Verlaine, tu ne cesseras jamais de me surprendre.

"Lété ne fut pas adorable
Après cet hiver infernal,
Et quel printemps défavorable !
Et l’automne commence mal,
Bah ! nous nous réchauffâmes
En mêlant nos deux âmes"


Chansons pour elle, XVI

Le monde est froid comme les gens. L'amitié est bien frivole, surtout quand les feuilles tombent. Pourtant je crois que je me retrouve, au milieu de cet automne ou tout se perd. Serais-ce un signe de renouveau ? Tout finit par recommencer. Etait-ce bien ou mal ? Tout dépend de notre pensée.

La prose du Transibérien, Blaise Cendras

"Du fond de mon cœur des larmes me viennent
Si je pense, Amour, à ma maîtresse ;
Elle n'est qu'une enfant que je trouvai ainsi
Pâle, immaculée au fond d'un bordel.

Ce n'est qu'une enfant, blonde rieuse et triste.
Elle ne sourit pas et ne pleure jamais ;
Mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire
Tremble un doux Lys d'argent, la fleur du poète.

Elle est douce et muette, sans aucun reproche,
Avec un long tressaillement à votre approche ;
Mais quand moi je lui viens, de ci, de là, de fête,
Elle fait un pas, puis ferme les yeux - et fait un pas.
Car elle est mon amour et les autres femmes
N'ont que des robes d'or sur de grands corps de flammes,
Ma pauvre amie est si esseulée,
Elle est toute nue, n'a pas de corps - elle est trop pauvre.

Elle n'est qu'une fleur candide, fluette,
La fleur du poète, un pauvre lys d'argent,
Tout froid, tout seul, et déjà si fané‚
Que les larmes me viennent si je pense à son cœur.
Et cette nuit est pareille à cent mille autres quand un train file dans la nuit
- Les comètes tombent -
Et que l'homme et la femme, même jeunes, s'amusent à faire l'amour."

mercredi 24 novembre 2010

"C'est le vingt-trois juin mille neuf-cent-soixante-quinze et il va être huit heures du soir. Assis devant son puzzle, Bartlebooth vient de mourir. Sur le drap de la table, quelque part dans le ciel crépusculaire du quatre cent trente-neuvième puzzle, le trou noir de la seule pièce non encore posée dessine la silhouette presque parfaite d'un X. Mais la pièce que le mort tient entre ses doigts a la forme, depuis longtemps prévisible dans son ironie même, d'un W."

Perrec, La Vie mode d'emploi

lundi 22 novembre 2010

 "Tes paroles, comme celles de tous les autres me brisent le cœur, parce que je sais que je pourrais céder à tes attentes, mais je ne le veux pas. Tu es trop transparent, je sais tout de toi. Je sais que tu veux, ce que tu attends de moi. Et je ne veux pas me laisser aller à ces jeux enfantins. Nous avons grandi, ne le vois-tu pas ?" disait-elle alors que lui ne l'écoutait que d'une oreille inattentive.

dimanche 21 novembre 2010

J'avais beau imaginer de toute mes forces, essayer de capter la quintessence de son être, mais la seule chose dont j'étais capable c'était de la voir marcher dans la rue. Une ombre rapide, pressée, déterminée, avançant toujours tout droit, dans les avenues sombres bordées de vieux monuments moisis et décrépis. Elle offrait un contraste minime dans cet univers de désuétude : un peu de vie ressuscité de son éternel sommeil. Quelque fois, une de ses mains gracile passait dans ses cheveux emmêlés, naturels, parfaits comme peuvent l'être ceux d'une errante, sans but et sans dessein. Elle n'avait pas de palais où se rendre, pas d'amant à rejoindre d'un pas rapide, pas d'ami à aller secourir ou apaiser, rien à apprendre ni à oublier, rien si ce n'est le temps qu'il fallait empêcher de passer en remontant incessamment et à contre-courant les durs sentiers de la vie.

Bien sur, il me fallait inventer un héros, un de ces durs à cuir un brin romantique, compatissant et vertueux, dépassant les codes de la beauté ; mais rien de tel n'existait dans mon esprit. Seuls les méchants dominaient : les avides et les opportunistes. La sincérité, comme l'amour n'existe plus, alors à quoi bon tirer du néant un personnage, qui, inévitablement ne pourrait être bon ? Je ne sais quoi, pourtant au fond de moi, me poussait à trouver ce garçon un brin charmeur, quelque fois rêveur, peut-être un peu plus faible que les autres, plus frêle, mais naturellement plaisant dans sa fragilité excessive. Un prince seul dans son château, hors du temps et de l'espace, insouciant, mais terriblement seul.

Inévitablement, ces deux personnages aussi abstraits et obscurs soient-ils sont destinés à se rencontrer. Mais la vie ne s'apparente aucunement aux histoires débiles que l'on raconte aux enfants et dont chacun essaie de se convaincre. Il faudrait arrêter de se nourrir de faux-semblants.
Il y a tellement de choses que je pourrais faire, mais la seule dont j'ai envie c'est de pleurer.
Ça fait mal, les larmes que l'on retient, les déceptions que l'on contient.

mercredi 17 novembre 2010


A chaque fois que je le regarde, il a le dos tourné. 
Quelle est donc cette ombre étrange qui traverse ma nuit ?
Vision trop éphémère pour être prise pour réelle.
J'aimerais rattraper le temps qui passe...

vendredi 5 novembre 2010

Un imprévu : son regard au milieu de l'après-midi.

jeudi 4 novembre 2010

"En même temps si à notre âge on n'est ni chiant ni alcoolique c'est triste."

mercredi 3 novembre 2010

Au fond, je suis un peu semblable à ce genre de filles qui marchent avec des talons trop hauts  et qui se cassent la gueule parfois, qui restent stupéfaites, qui s'en veulent, et qui remballent leur fierté pour sombrer dans la tristesse. Mais cela n'est que passager, vois-tu, parce que leur fierté reprend vite le dessus, et elles rebondissent, passent à autre chose. Y a toujours du soleil après l'orage. En tout cas, moi j'y crois, et c'est bien suffisant. :D