mardi 28 décembre 2010


Elle était belle. Il était beau. Toute de rouge vêtue, écoutant la radio. Lui, à moitié endormi, chantant les notes dans sa tête, et repassant tous ses nota bene de la journée. C'étaient deux jeunes incompris, comme on en croise souvent dans la vie. Des héros simples, de tous les jours. Des bons à rien, des idiots qui n'étaient plus bons à rien ; forcément, ils écoutaient la radio. Des jeunes, des délinquants, sans but apparent, incompréhensibles et incompris comme le sont souvent les maudits amants. Ils dansaient tout deux sur leur folle planète qui n'appartenaient qu'à eux ; parce qu'il faut bien avoir un endroit à soi, un endroit où l'on peut rêver, un endroit sans loi où l'on peut s'aimer. 

Oui, je sais, je devrais aller me coucher. Mais non, je n'en ai pas envie.

samedi 25 décembre 2010

J'aimerais écrire des mots doux sous ma fenêtre en espérant que le vent les emportera au loin vers quelqu'un qui sera capable de les saisir au vol. Pour l'instant, je laisse l'encre couler comme une rivière, comme le sang dans nos veines. J'ai mal, et dans mon cœur se bousculent tant de peines, et je ne comprends pas pourquoi. J'aimerais être forte, supporter et ne rien dire, mais je suis faible et j'ai besoin de changer d'air.

Ca faisait longtemps que le froid ne m'avait pas tenu compagnie.

"Vouloir oublier quelqu'un, c'est y penser. L'amour a cela de commun avec les scrupules, qu'il s'aigrit par les réflexions et les retours que l'on fait pour s'en délivrer. Il faut, s'il se peut, ne point songer à sa passion pour l'affaiblir." La Bruyère, Du Coeur, 38

Maintenant je LA comprends mieux.

vendredi 24 décembre 2010

Faire de ce jour, un jour spécial.
J'aimerais leur dire à tous à quel point je les aime mais je ne trouve pas les mots.
La vie devient de plus en plus compliquée, on n'ose plus montrer son affection.
L'important est son existence.

mercredi 15 décembre 2010



Aujourd'hui repas de Noël au lycée, célébrant la fin de la torture du concours blanc. L'histoire est passée et moi j'ai laissé un petit bout de moi, un part infime de mon être dans toutes ces copies qui m'ont demandé tant de travail et d'investissement. C'est toujours étrange de voir la pression retomber et de se dire qu'on a rien à réviser pour le lendemain, que notre vie est vide sans révision, qu'on a aucun but urgent, qu'on peut prendre le temps de le voir passer. Moi, je vois surtout que les pompiers sont venus tout à l'heure pour vendre leur calendrier et que je dois me défaire de cette année 2010 qui m'était si chère pour plonger dans un tunnel mystérieux et sans fond que représente 2011. C'est dans une vingtaine de jours à peine, et je n'ai toujours pas couvert mon sapin de guirlandes.

Ne brise pas l'instant, ne brise pas le silence, parce que c'est dans la compréhension mutuelle de nos regards que réside la perfection de l'éternelle réalité.

2010, voilà que tu t'achèves. Peu à peu tu avances vers ta fin. Les jours passent lentement, gaiement ou tristement, mais toi tu es condamnée et tu ne dis rien. C'est là le caractère du temps que d'avancer toujours sans jamais se retourner, sans regretter, calme et invisible, il nous surpasse tous par son éternité.

Moi j'ai envie de te dire, que j'ai peur de te quitter, de te voir t'achever, même si au fond tu n'es qu'une association de chiffres qui n'a aucune autre réalité que celle qu'on t'a donnée. Tu es passée si vite, et tu disparais déjà... J'ai peur du temps qui s'emballe, qui nous laisse plus le temps de vivre, j'ai peur de ce qu'il y a après toi. Dans ma vie, je n'ai jamais fait trop attention au changement d'année, c'était toujours un passage obligé entre décembre et janvier, mais rien de plus. Il n'y avait pas d'enjeux, je savais de quoi l'avenir serait fait et il me suffisait d'avancer linéairement, de suivre le chemin. Mais aujourd'hui, nescio non faciam. Ma vie est si bien, je ne voudrais pas que les choses changent. Je veux que tout reste figé indéfiniment, que rien ne vienne perturber cet équilibre que je sais fragile. Mais cela est inévitable et c'est aussi l'intérêt de la vie que d'être surpris alors que l'on s'y attend le moins. Alors j'attends, et je continue à marcher dans les pas qui devraient être les miens, je prends ce que l'on me donne et refuse ce que je ne puis accepter, peu importe où l'on va, il y a toujours un jour où on verra bien.

samedi 4 décembre 2010

Il y a tellement de choses à apprendre, tellement de choses à lire, et tellement de choses à découvrir qu'une vie, aussi longue soit-elle, ne suffit pas à toutes les connaitre.

Je suis heureuse de faire chaque jour des trouvailles qui s'apparentent à de véritables trésors. Je remercie de tout mon cœur, cette personne géniale qui a inventé la poésie et tous ces poètes merveilleux qui en tous temps et en toutes langues ont su la faire vivre. <3

jeudi 2 décembre 2010

Je n'obombre pas, je n'obombre pas, je n'obombre plus.
Il y a des dilemmes tellement agréables que choisir se révèle un véritable plaisir.

dimanche 28 novembre 2010

J'étais convaincue qu'il fallait absolument que je dise quelque chose, que je réagisse. Mais dans mon esprit les mots n'existaient plus, le vide total presque pire que le néant...J'aimerais avoir du talent et je suis subjuguée par tous ces gens qui en ont, tous ces gens qui l'exhibent malgré eux, qui font du bien à mes yeux. Verlaine, tu ne cesseras jamais de me surprendre.

"Lété ne fut pas adorable
Après cet hiver infernal,
Et quel printemps défavorable !
Et l’automne commence mal,
Bah ! nous nous réchauffâmes
En mêlant nos deux âmes"


Chansons pour elle, XVI

Le monde est froid comme les gens. L'amitié est bien frivole, surtout quand les feuilles tombent. Pourtant je crois que je me retrouve, au milieu de cet automne ou tout se perd. Serais-ce un signe de renouveau ? Tout finit par recommencer. Etait-ce bien ou mal ? Tout dépend de notre pensée.

La prose du Transibérien, Blaise Cendras

"Du fond de mon cœur des larmes me viennent
Si je pense, Amour, à ma maîtresse ;
Elle n'est qu'une enfant que je trouvai ainsi
Pâle, immaculée au fond d'un bordel.

Ce n'est qu'une enfant, blonde rieuse et triste.
Elle ne sourit pas et ne pleure jamais ;
Mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire
Tremble un doux Lys d'argent, la fleur du poète.

Elle est douce et muette, sans aucun reproche,
Avec un long tressaillement à votre approche ;
Mais quand moi je lui viens, de ci, de là, de fête,
Elle fait un pas, puis ferme les yeux - et fait un pas.
Car elle est mon amour et les autres femmes
N'ont que des robes d'or sur de grands corps de flammes,
Ma pauvre amie est si esseulée,
Elle est toute nue, n'a pas de corps - elle est trop pauvre.

Elle n'est qu'une fleur candide, fluette,
La fleur du poète, un pauvre lys d'argent,
Tout froid, tout seul, et déjà si fané‚
Que les larmes me viennent si je pense à son cœur.
Et cette nuit est pareille à cent mille autres quand un train file dans la nuit
- Les comètes tombent -
Et que l'homme et la femme, même jeunes, s'amusent à faire l'amour."

mercredi 24 novembre 2010

"C'est le vingt-trois juin mille neuf-cent-soixante-quinze et il va être huit heures du soir. Assis devant son puzzle, Bartlebooth vient de mourir. Sur le drap de la table, quelque part dans le ciel crépusculaire du quatre cent trente-neuvième puzzle, le trou noir de la seule pièce non encore posée dessine la silhouette presque parfaite d'un X. Mais la pièce que le mort tient entre ses doigts a la forme, depuis longtemps prévisible dans son ironie même, d'un W."

Perrec, La Vie mode d'emploi

lundi 22 novembre 2010

 "Tes paroles, comme celles de tous les autres me brisent le cœur, parce que je sais que je pourrais céder à tes attentes, mais je ne le veux pas. Tu es trop transparent, je sais tout de toi. Je sais que tu veux, ce que tu attends de moi. Et je ne veux pas me laisser aller à ces jeux enfantins. Nous avons grandi, ne le vois-tu pas ?" disait-elle alors que lui ne l'écoutait que d'une oreille inattentive.

dimanche 21 novembre 2010

J'avais beau imaginer de toute mes forces, essayer de capter la quintessence de son être, mais la seule chose dont j'étais capable c'était de la voir marcher dans la rue. Une ombre rapide, pressée, déterminée, avançant toujours tout droit, dans les avenues sombres bordées de vieux monuments moisis et décrépis. Elle offrait un contraste minime dans cet univers de désuétude : un peu de vie ressuscité de son éternel sommeil. Quelque fois, une de ses mains gracile passait dans ses cheveux emmêlés, naturels, parfaits comme peuvent l'être ceux d'une errante, sans but et sans dessein. Elle n'avait pas de palais où se rendre, pas d'amant à rejoindre d'un pas rapide, pas d'ami à aller secourir ou apaiser, rien à apprendre ni à oublier, rien si ce n'est le temps qu'il fallait empêcher de passer en remontant incessamment et à contre-courant les durs sentiers de la vie.

Bien sur, il me fallait inventer un héros, un de ces durs à cuir un brin romantique, compatissant et vertueux, dépassant les codes de la beauté ; mais rien de tel n'existait dans mon esprit. Seuls les méchants dominaient : les avides et les opportunistes. La sincérité, comme l'amour n'existe plus, alors à quoi bon tirer du néant un personnage, qui, inévitablement ne pourrait être bon ? Je ne sais quoi, pourtant au fond de moi, me poussait à trouver ce garçon un brin charmeur, quelque fois rêveur, peut-être un peu plus faible que les autres, plus frêle, mais naturellement plaisant dans sa fragilité excessive. Un prince seul dans son château, hors du temps et de l'espace, insouciant, mais terriblement seul.

Inévitablement, ces deux personnages aussi abstraits et obscurs soient-ils sont destinés à se rencontrer. Mais la vie ne s'apparente aucunement aux histoires débiles que l'on raconte aux enfants et dont chacun essaie de se convaincre. Il faudrait arrêter de se nourrir de faux-semblants.
Il y a tellement de choses que je pourrais faire, mais la seule dont j'ai envie c'est de pleurer.