mercredi 15 décembre 2010



Aujourd'hui repas de Noël au lycée, célébrant la fin de la torture du concours blanc. L'histoire est passée et moi j'ai laissé un petit bout de moi, un part infime de mon être dans toutes ces copies qui m'ont demandé tant de travail et d'investissement. C'est toujours étrange de voir la pression retomber et de se dire qu'on a rien à réviser pour le lendemain, que notre vie est vide sans révision, qu'on a aucun but urgent, qu'on peut prendre le temps de le voir passer. Moi, je vois surtout que les pompiers sont venus tout à l'heure pour vendre leur calendrier et que je dois me défaire de cette année 2010 qui m'était si chère pour plonger dans un tunnel mystérieux et sans fond que représente 2011. C'est dans une vingtaine de jours à peine, et je n'ai toujours pas couvert mon sapin de guirlandes.

Ne brise pas l'instant, ne brise pas le silence, parce que c'est dans la compréhension mutuelle de nos regards que réside la perfection de l'éternelle réalité.

2010, voilà que tu t'achèves. Peu à peu tu avances vers ta fin. Les jours passent lentement, gaiement ou tristement, mais toi tu es condamnée et tu ne dis rien. C'est là le caractère du temps que d'avancer toujours sans jamais se retourner, sans regretter, calme et invisible, il nous surpasse tous par son éternité.

Moi j'ai envie de te dire, que j'ai peur de te quitter, de te voir t'achever, même si au fond tu n'es qu'une association de chiffres qui n'a aucune autre réalité que celle qu'on t'a donnée. Tu es passée si vite, et tu disparais déjà... J'ai peur du temps qui s'emballe, qui nous laisse plus le temps de vivre, j'ai peur de ce qu'il y a après toi. Dans ma vie, je n'ai jamais fait trop attention au changement d'année, c'était toujours un passage obligé entre décembre et janvier, mais rien de plus. Il n'y avait pas d'enjeux, je savais de quoi l'avenir serait fait et il me suffisait d'avancer linéairement, de suivre le chemin. Mais aujourd'hui, nescio non faciam. Ma vie est si bien, je ne voudrais pas que les choses changent. Je veux que tout reste figé indéfiniment, que rien ne vienne perturber cet équilibre que je sais fragile. Mais cela est inévitable et c'est aussi l'intérêt de la vie que d'être surpris alors que l'on s'y attend le moins. Alors j'attends, et je continue à marcher dans les pas qui devraient être les miens, je prends ce que l'on me donne et refuse ce que je ne puis accepter, peu importe où l'on va, il y a toujours un jour où on verra bien.

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