dimanche 31 octobre 2010

Mon cher Dieu,

Il est de plus en plus rare que je pense à toi, j'ai peut-être même oublié les paroles de tes prières, je ne sais pas, je ne sais plus. Mais je t'en supplie aide moi. Je ne sais plus comment faire. Je ne l'ai jamais su. Pourquoi tu m'as donné une famille comme ça ? Personne ne me comprend, je ne sais plus comment expliquer quoi que ce soit. Selon eux, ils font tout pour moi, mais cela ne me rend pas heureuse. Ils gâchent tout.  Et tout ce qu'ils font est abîmé par leurs mots. Ils ne me comprennent pas. Ils ne cherchent même pas à le faire. Ils me reprochent tout et son contraire. Je ne serais jamais celle qu'ils voudront. Et je ne sais plus quoi faire pour aller bien, pour aller mieux, pour continuer à vivre. Je ne demandais pas grand chose, juste à rentrer chez moi. Etre tranquille pendant trois jours, rien de plus, me ressourcer loin de tout tracas et oublier, oublier, oublier tout ce qui me hante. Mais ils ne veulent pas, et je n'ai pas mon mot à dire. Ils n'ont aucun argument, mais ils ont raison. Et moi, tout ça parce que je viens après, que je suis plus jeune, mes mots n'ont aucune valeur, mes arguments comptent pour du beurre. On ne m'écoute même pas. Alors vous aurez  beaux m'acheter tout ce que je demande, me cuisiner ce que j'aime, si ça ne vient pas du cœur, cela ne sert à rien, ça ne me rendra pas heureuse.  Au fond, pourquoi faites vous ça ? Seulement pour vous donner bonne conscience et pas pour me faire plaisir. Et après, vous osez demander de la reconnaissance ? Mon Dieu, blâmez moi. Je suis la Faute, j'arrive là, et ce n'est pas ma place. Je sème le trouble partout, tout serait mieux sans moi. C'est moi qui ait "un problème", pas eux, ils sont parfaits, attentionnés, tellement généreux. Et moi je ne sais pas reconnaitre leurs qualités, moi, je me contente de vouloir toujours mieux. Et j'ai toujours tort, toujours. Et ça, personne ne le comprendra. Alors oui, parfois je suis heureuse. Parfois, je suis contente. Mais parfois, ça ne va plus. Et qui est là pour me relever ? J'ai tellement honte que je n'ose pas en parler. De toute façon qui me comprendrait ? Pour comprendre, il faut avoir vécu. Comment décrire l'indissible lance qui traverse mon coeur et mon être et qui me déchire de part en part. Qu'ai-je fait pour mériter cela ? Mon Dieu, je vous en supplie, aidez moi. Il n'y a plus que Vous.

vendredi 29 octobre 2010

Tu sais, à force de te côtoyer je commence à te comprendre, à connaitre chacun de traits. Je sais que c'est toujours la même chose. Parfois je mets du temps à réagir, mais je suis là, et je le serais toujours, parce que toi et moi, c'est la même chose. Je ne fais qu'élargir la trace de tes pas.
Je me sens si seule, il fait tellement froid, le temps passe si vite. Et un jour, je parlerais de ma jeunesse comme d'une chose à moitié oubliée, datant du siècle passé.


Je me sens si misérable. Nulle part ou aller, personne à qui confier mes pensées. J'ai bien peur que les gens n'écoutent pas. Je ne veux plus croire au bonheur, je ne sais plus à quoi me raccrocher. 


Je laisse mon être se délabrer progressivement, je ne fais presque plus attention au crash fatal. Adviendra ce qui adviendra. 

Et un jour, on jouera avec moi comme avec un jouet cassé.


AMMJMC

mardi 26 octobre 2010

Il y a des soirées tellement agréables qu'on aimerait réveiller tous les gens pour leur faire partager notre bonheur.

Si seulement tu savais toutes les choses que j'aimerais te dire quand je me ballade la nuit entre les étoiles et les réverbères alors que je sens pour la première fois la route défiler sous mes pieds, alors que jette un bref coup d'œil à ta fenêtre et que dans ma profonde béatitude, je ne ressens même plus le froid. Si tu savais toutes les merveilles que je découvre pas à pas, autrement, dans cette atmosphère qui n'appartient pas au monde et qui n'est que beauté et sérénité. Je suis sure qu'une vie ne suffirait pas pour se raconter tout ce que l'on a à se dire... Mais les mots, au bout de ma plume ne coulent plus.

dimanche 24 octobre 2010

Jean RACINE, Andromaque (1667), V,I.

Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ?
Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?
Errante, et sans dessein, je cours dans ce palais.
Ah ! Ne puis-je savoir si j'aime ou si je hais ?
Le cruel ! De quel œil il m'a congédiée !
Sans pitié, sans douleur au moins étudiée.
L'ai-je vu se troubler et me plaindre un moment ?
En ai-je pu tirer un seul gémissement ?
Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes,
Semblait-il seulement qu'il eût part à mes larmes ?
Et je le plains encore ! Et, pour comble d'ennui,
Mon cœur, mon lâche cœur s'intéresse pour lui.
Je tremble au seul penser du coup qui le menace,
Et, prête à me venger, je lui fais déjà grâce.
Non, ne révoquons point l'arrêt de mon courroux :
Qu'il périsse ! Aussi bien il ne vit plus pour nous.
Le perfide triomphe et se rit de ma rage ;
Il pense voir en pleurs dissiper cet orage ;
Il croit que, toujours faible et d'un cœur incertain,
Je  parerai d'un bras les coups de l'autre main.
Il juge encor de moi par mes bontés passées.
Mais plutôt le perfide a bien d'autres pensées.
Triomphant dans le temple, il ne s'informe pas
Si l'on souhaite ailleurs sa vie ou son trépas.
Il me laisse, l'ingrat ! cet embarras funeste.
Non, non, encore un coup : laissons agir Oreste.
Qu'il meure, puisqu'enfin il a dû le prévoir,
Et puisqu'il m'a forcée enfin à le vouloir.
A le vouloir ? Hé quoi ! C'est donc moi qui l'ordonne ? 
Sa mort sera l'effet de l'amour d'Hermione ?
Ce prince, dont mon cœur se faisait autrefois
Avec tant de plaisir redire les exploits,
A qui même en secret je m'étais destinée
Avant qu'on eût conclu ce fatal hyménée,
Je n'ai donc traversé tant de mers, tant d'États,
Que pour venir si loin préparer son trépas,
L'assassiner, le perdre ? Ah ! Devant qu'il expire...

vendredi 22 octobre 2010

C'est fou tout ce à quoi on peut penser pendant un cours de latin : "Quand je serais en vacances il faudra que je range ma chambre, et mon bureau je l'enlèverais, je le mettrais à tel endroit. Là je mettrais un porte manteau... Oh et puis aussi, il me faut une jolie robe de chambre pour avoir bien chaud..Et j'irais boire un café au lait à tel endroit, et je sortirais à tel autre. Faudra que j'fasse les boutiques, que j'm'achète une écharpe en laine... De quelle couleur ? Et des nouveaux collants irisés, avec des barrettes et des bijoux. D'ailleurs, j'ai perdu mon collier violet, et le orange aussi. Mince, ils sont ou ? Décidément, il faut vraiment que je range tout ça. Et puis, j'ai oublié mon chargeur. Faudra que j'y pense en rentrant. Et puis il faudra que je fasse ça, ça, ça et ça.  " Cicéron, Cicéron et ben moi, je suis à des années-lumières de lui si vous voulez savoir.

jeudi 21 octobre 2010

Il brille par son absence.

Mon lit est mon nouveau refuge. Le froid me détruit. Je ne peux plus me lever à cause de mes p'tits pieds gelés. En hiver, rien ne va. Ma collection d'écharpes et le café ne suffisent plus. Je veux du soleil, et de la pluie. Tout ce que vous voulez mais pas le froid. Pas la nuit, pas la nuit. Partir en voyage dans les pays chauds, pas ici, pas ici. M'enfouir dans mes rêves, me blottir dans ma couette si confortable, et ne plus jamais en sortir, pas avant le printemps. 

J'aime pas l'hiver, voilà.


mercredi 20 octobre 2010


Comment faire lorsque l'objet de nos désirs est inadapté à la somme de nos forces faiblissantes ?

dimanche 17 octobre 2010

Il faudrait s'absoudre et se dissoudre dans le monde. Mettre en abîme nos sentiments abimés. Trouver l'ascèse nécessaire pour ne plus s'écraser. En fait, il faudrait atteindre la perfection dans l'ineffable pour accepter cette terrible mais si merveilleuse fiction qu'est la réalité. Seulement le temps nous manque cruellement et chaque minute nous écorche, chaque seconde nous pourfend ; il ne nous reste que la douleur délicate du désespoir élégant et le froid du chagrin rieur.

vendredi 15 octobre 2010

On a tous changé, on a tous grandi. On a connu des coups durs, des moments heureux. On a appris, on a aimé, on a perdu, on a gagné. On est devenu ce que l'on est. On changera encore parce qu'on accumule les années, les sottises, les délires, les amitiés, les stupidités, les soirées de déprime, les matinées de cuite, les histoires sans lendemain, et les lendemains sans histoire.

mardi 12 octobre 2010


Il était une fois un poisson dans le ciel
Un poisson qui nageait tout seul vers le soleil.


Arrêter d'arrêter d'arrêter.

Il faudrait que j'arrête la musique, que j'arrête d'allonger ma liste de course, de repousser le moment où je dois relire mes cours, que j'arrête de rêver et d'écrire. Il faudrait que j'arrête de penser, de m'amuser, de boire ; que j'arrête de sortir le vendredi soir. Il faudrait que j'arrête de rentrer, que j'arrête d'oublier, que j'arrête de faire semblant, de critiquer, de regarder des films sanglants. Il faudrait que j'arrête de changer, de rire, d'être pressée. D'être en retard, de ne pas écouter, de me moquer. Il faudrait que j'arrête d'arrêter, que j'arrête d'être moi, que j'arrête de penser à toi ; que j'arrête d'être ivre et que j'arrête de vivre ?

lundi 11 octobre 2010

Au fond, j'avais envie de lui dire : mais vous croyez pas Madame, qu'à dix huit ans on a d'autres préoccupations? Ce n'est même pas notre faute. Si l'on pouvait obliger notre esprit à penser mieux, on le ferait sans hésiter.

dimanche 10 octobre 2010

Egocentrisme.
 
Je passe mon temps à me bousiller
A m'écorcher
A faire du pied à des casseroles
Rêver de rêves
Me casser les dents
Jouer mon rôle

Casser l'élan
Perdre pied
Satanée réalité

Le soleil fume
Il s'enrhume à petit feu
Quelques traits de brume
Au fond de mon coeur creux.

La terre est catastrophée
Le réseau de transport catastrophique
Abolition des fées
A grand coup de trique.

 On ne va nulle part
On se perd dans la nuit
Nuit qui s'enfuit
Au mois de mai
Sans jamais nous aimer
Car il n'y a plus rien de magique

De toute façon, il est trop tard
Pour entrer dans la ronde,
Pour songer au reste du monde...
Moi, j'aimerais bien être une de ses héroïnes de roman, un peu trop sûre d'elle. Sur qui toute le monde se retourne. J'aimerais être une princesse au royaume du soleil, une gamine naïve qui veut découvrir le monde. J'aimerais être la fille de ses rêves ou alors un papillon pour passer ma nuit à me cogner contre une fenêtre. <3
Je me recroqueville au fond de mon antre. Il n'y a plus rien à faire, plus d'échappatoire. Il faut se résigner, laisser faire. Subir. Endurer la morsure brûlante du froid, les passions inanimées, les jours sans vie et les nuits altérées. Perdre sang-froid, éclater, tambouriner, crier sa haine ; en vain. Il vaut mieux se taire, et laisser faire, plus de courage, ni d'harmonie ; seulement un morceau de chair blanche reposant au fond des ténèbres, perdue et sans volonté, si ce n'est celle de laisser faire, de se laisser aller, car il n'y a plus rien à désirer.

Alors la prochaine fois, quand tu cours à tout hasard parmi les feuilles bariolées de l'automne, à travers les rues animées de la ville,  tâche de ne pas t'égarer car le ciel est bas et l'obscurité tombe vite. Gare à toi si tu ne la vois pas, te voilà captive de ta propre inhumanité.

Enivrez-vous, Baudelaire

" Et si quelquefois sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge vous répondrons : 'il est l'heure de s'enivrer'."

vendredi 8 octobre 2010




Les rêves recoupent notre vie. Ils se mêlent à nos souvenirs et à notre passé. Ils se tordent dans les sens, s'accumulent, se bousculent et n'ont plus aucun sens. Pourtant des milliers de signification pourraient être imaginées. Rattrapez vos rêves, ne les laissez pas s'envoler, car peut-être qu'un jour, vous les comprendrez.

mercredi 6 octobre 2010


Si tu soulevais le rideau de lumière, tu apercevrais surement l'étendue de mes rêves.


On ne badine pas avec l'amour, Musset

 Acte II, Scène 5

PERDICAN
Sais-tu ce que c'est que des nonnes, malheureuse fille ? Elles qui te représentent l'amour des hommes comme un mensonge, savent-elles qu'il y a pis encore, le mensonge de l'amour divin ? Savent-elles que c'est un crime qu'elles font, de venir chuchoter à une vierge des paroles de femme ? Ah ! comme elles t'ont fait la leçon ! Comme j'avais prévu tout cela quand tu t'ès arrêtée devant le portrait de notre vieille tante ! Tu voulais partir sans me serrer la main ; tu ne voulais revoir ni ce bois, ni cette pauvre petite fontaine qui nous regarde tout en larmes ; tu reniais les jours de ton enfance ; et le masque de plâtre que les nonnes t'ont plaqué sur les joues me refusait un baiser de frère ; mais ton coeur a battu ; il a oublié sa leçon, lui qui ne sait pas lire, et tu es revenue t'asseoir sur l'herbe où nous voilà. Eh bien ! Camille, ces femmes ont bien parlé ; elles t'ont mise dans le vrai chemin ; il pourra m'en coûter le bonheur de ma vie ; mais dis-leur cela de ma part : le ciel n'est pas pour elles.

CAMILLE
Ni pour moi, n'est-ce pas ?

PERDICAN
Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ”
Il sort.


 Acte III, Scène 8

PERDICAN
Insensés que nous sommes ! nous nous aimons. Quel songe avons-nous fait, Camille ? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passé comme un vent funeste entre nous deux ? Lequel de nous a voulu tromper l'autre ? Hélas ! cette vie est elle-même un si pénible rêve : pourquoi encore y mêler les nôtres ? ô mon Dieu ! le bonheur est une perle si rare dans cet océan d'ici-bas ! Tu nous l'avais donné, pêcheur céleste, tu l'avais tiré pour nous des profondeurs de l'abîme, cet inestimable joyau ; et nous, comme des enfants gâtés que nous sommes, nous en avons fait un jouet. Le vert sentier qui nous amenait l'un vers l'autre avait une pente si douce, il était entouré de buissons si fleuris, il se perdait dans un si tranquille horizon ! Il a bien fallu que la vanité, le bavardage et la colère vinssent jeter leurs rochers informes sur cette route céleste, qui nous aurait conduits à toi dans un baiser ! Il a bien fallu que nous nous fissions du mal, car nous sommes des hommes. O insensés ! nous nous aimons.
Il la prend dans ses bras.

CAMILLE
Oui, nous nous aimons, Perdican ; laisse-moi le sentir sur ton coeur. Ce Dieu qui nous regarde ne s'en offensera pas ; il veut bien que je t'aime ; il y a quinze ans qu'il le sait.

dimanche 3 octobre 2010

_ Tu as vu ?
_ Quoi ?

_ Rien.

Comment avait-il pu ne rien remarquer. Moi je les distinguais de tellement loin, ses petites perles colorées qui dansaient autour de ses yeux. Il était là, comme ça, assis sur un banc, au milieu d'un parc. Seul avec lui même. Parfois sa tête oscillait un peu, dégageant de savoureux parfums qui se mêlaient à ceux de la nature. Tout son être faisait resplendir le monde qui l'entourait. Les oiseaux se cachaient car leur chant n'aurait pu égaler sa voix suave. Il était une merveille à lui tout seul, perdu au milieu des feuillages, immobile parmi les fleurs. Peu importe les jours et les saisons, il restait là, toujours à la même place et contemplait l'espace tout en faisant abstraction. Et moi, bien sur, je ne comprenais pas..