mardi 29 juin 2010


 " I alone had no idea, only vague dreams and even vaguer desires. All I knew was that I wanted to travel, and I believed that one day I would be a great poet. "

[Fred Ulhman, Reunion L'ami retrouvé]

dimanche 27 juin 2010

8h47. Café de la guerre. Il fait chaud, un peu trop chaud, et elle étouffe dans son pull en laine. Sa tasse fumante se refroidit lentement au fur et à mesure qu'elle y fait machinalement tourner sa cuillère, tout en regardant au loin, là-bas dans la rue, les gens qui défilent les uns après les autres, sans aucun lien entre eux. Si elle n'était pas aussi préoccupée, elle aurait pu s'interroger. Se demander ce qu'est ce monde terrible et instable qui l'entoure, un édifice menaçant, capable de s'écraser à tout moment. Elle était là, indéniablement plongée dans ses pensées, immergée dans ses problèmes qui ne concernent pas le reste du monde. Les ongles de sa main gauche claquaient sur la table de bois. Tac tac tac. Elle observait la pluie mais ne la voyait pas ; pourtant, les parapluies colorés illuminaient la chaussée et réchauffaient les cœurs. Mais pas le sien.

8h53. Elle avalait une gorgée de café, appréciait à peine le doux parfum sucré, quoi que légèrement amère... La pendule, elle, perpétuait sans discontinuer son fameux tic-tac. Et elle grinçait un peu. Rien, rien, elle ne pouvait rien changer malheureusement. Tiens, une sirène retentissait au loin. Elle attendait, attendait, attendait. Mais rien ne venait, pas de soleil dans sa journée, pas de lueur dans son désespoir.

9h24. Elle avait sorti un morceau de papier plié en quatre, de son sac à main qui se trouvait maintenant par terre à quelques centimètres de son pied droit. Une voiture rouge passait. Tic-tac, tic-tac... La pendule, non plus, ne s'était pas arrêtée. D'un mouvement fragile, elle déplia la feuille, lentement. Elle y lu les deux seuls mots qui y étaient inscrits. Elle les avait lus et relus tant de fois, à tel point que les inscriptions commençaient déjà à s'effacer.

9h29. Elle passa une main dans ses cheveux, rabattant ainsi une mèche derrière son oreille ce qui ne laissa pas le serveur indifférent. Depuis un moment déjà, il l'observait. Dans le café, une odeur chaude de crêpe au chocolat se répandait. Son regard restait fixé sur cette feuille. FORGET ME. Elle était tellement absorbée qu'elle n'avait pas remarqué le garçon qui lui demandait pourquoi elle pleurait.

mardi 22 juin 2010

"She"s Sliding"

Juste écrire un peu de bonheur dont tout le monde se fout. Il ne faut pas grand chose pour être bien. De la musique. Faire la fête. Avec des gens, un peu fou, un peu comme nous. Des gens plus que de simples êtres. Des gens qu'on aime jusqu'au bout de la nuit. Et au petit matin, ramasser les morceaux. Comater toute la journée. Jongler entre tisane et café. Et puis le soir venu, recommencer. Il avait raison. Y a bien sept jours dans une semaine. Et puis sourire bêtement devant son écran. Heaven Can Wait. A dix-huit ans, on est libre. On a encore rien a regretter et la vie est devant nous.

jeudi 17 juin 2010

"Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?"

Au début de l'année je ne connaissais ni vos noms, ni vos visages. J'avais même peur de vous. Je venais de si loin. J'étais si bizarre et si différente. J'avais peur qu'on ne me comprenne pas. J'avais peur que tout le monde se connaisse et qu'on ne me remarque pas. Je ne savais pas où je mettais les pieds. Je n'étais peut-être pas à la hauteur. J'avais peur de me sentir seule. Et puis, je vous ai rencontré comme ça, un beau jour de septembre... Et petit a petit j'ai appris ce que j'avais à apprendre de vous et du monde. Certains sont partis, d'autres non. Pourtant chacun avait sa place. On s'est apprivoisé. Et lentement, on s'est compris. Un peu tard parfois, et différemment selon chacun. Je n'imaginais pas que déjà, en si peu de temps je me serais attachée à vous. Vous êtes formidables, mais on ne vous le dit pas assez souvent.. I will miss you.

jeudi 10 juin 2010

Éclatante. Elle était emplie de lumière et d'énergie. Un soleil insaisissable et incompréhensible qui nous faisait l'honneur de nous accorder quelques secondes. Allant de l'un à l'autre, batifolant comme un papillon, à droite, à gauche, s'agrippant à ce qu'elle trouvait, cette petite peste au sourire enchanté nous laissait tout rêveur de ne savoir comment l'attraper.

Incertaine. Elle ne savait pas.. et hésitait.. N'osait pas.. Et rougissait. Grande, elle se cachait. Petite, elle se courbait. Elle n'avait aucune conviction.. Et elle le savait. D'ailleurs, elle nous faisait part de ses pensées.. et parfois même, de son sourire. Mais celui-ci aussi était incertain. C'était comme si elle avait peur. Peur de quoi ? Peur des autres ? Peur de soi.

Méchante.
Une vipère. Un gros serpent au yeux globuleux et verts qui lui sortaient de la tête tout comme les atrocités s'évadaient de sa bouche nauséabonde. Blessante, mais tellement fragile, elle manquait seulement de gentillesse. Et comme tous les gens dans le besoin, elle se révoltait contre ceux qui ne l'étaient pas.

Belles. Deux corps confondus l'un dans l'autre. Une amitié qui efface les différences et qui ne laisse place qu'à l'élégance. Deux êtres pleins de vigueur qu'agitent un petit grain de folie, regardant d'un air supérieur et condescendant la réalité à laquelle vous appartenez, mais à laquelle vous n'appartenez pas : la luxure est votre illusion.

Loyal. Là et fidèle, comme un bon chien qui vous accueille à votre retour avec de la joie plein les yeux. Il était là et me comprenait. Nous marchions ensemble, vers un même but, un même idéal, un même rêve. Tout droit, toujours tout droit, et toujours d'accord. Lorsque l'un d'entre nous tombait, l'autre était là pour l'aider à se relever. Moi je l'attendais depuis longtemps. Il n'était pas un prince, mais un ami. Une de ses personnes géniales à qui l'on a pas besoin de parler car tout mot devient futilité. Notre substance, c'était la pensée et il n'y avait que dans le silence que l'on s'entendait.
Le ciel se remplissait d'étoiles luisantes. Les enfants se baladaient sur les chemins en levant la tête vers les cieux. Ils courraient entre les arbres, heureux et insouciants, célébrant la fin du jour aride, et le début du soir si doux. Fraîcheur emplissant les nuits, redonnant vie à nos corps qui difficilement trouvent le sommeil au fond d'une mare d'ennui.

Un grand lac d'eau salée que le soleil faisait scintiller. Je plongeais mon regard au faut des eaux comme on immerge notre esprit dans des mots. Les phrases coulaient comme des cascades, et moi je me noyais dans ces torrents sans fin. A la fois lecteur et personnage, je n'étais plus maitre de moi : la vie m'emportait.

mardi 1 juin 2010

Etoile de l'espoir anxieux.


Il y a un monde entre la poésie et nous.


J’ai senti l’heure tiède
Car il n’y avait personne
Du haut de sa lèvre,
Ivre de la couleur du soir atone

Rêver, non
Il ne le voulait pas
Effacer toujours, promettre sans rien
Comme un abominable chemin

Te passant sur la gorge morose.

Aimer, dit-il
Il n’y songeait plus.


Entendre peser là, sur mon dos le poids du monde
La puissance de nos doigts
Qui simplement écrivent
Sans qu’on leur demande pourquoi.
On ne saurait pas.

Monter sans raison,
Rien ne nous retient

Dévisager le monde.
Il n’y a que ça de bien.

Terrible objet qu’une bulle qui trop finement observe le chant de la vie.
Avalanche de sentiments écrasés qui n’y comprennent rien.


Mal de toi
Au fond d’un nénuphar patibulaire.

Ta lueur m’obsède
Je souris gaiement
Parce qu’il le faut
Absolument.
Elle alignait des perles de ténèbres. Sans savoir pourquoi. A vrai dire, c'était comme ça. Elle avait l'habitude. Ça fait un drôle de bruit quand elle secouait tout ça. Et ça lui donnait mal au cœur. Elle ne parlait pas, mais si elle avait voulu le faire, elle aurait surement eu des sanglots dans la voix. C'était terrible toute cette horreur cachée au fond de soi. Elle n'y pensait pas. Elle se contentait de vivre. D'avancer sans s'écraser. Mettre un pas devant l'autre. L'un après l'autre et toujours doucement pour ne pas tomber. Aïe, ça faisait mal. Mal pour elle de la voir comme ça. Que faire ? Que dire ? Tendre les mains quand elle ne les regardait pas, les rétracter lorsqu'elle se retournait. Elle et moi, on ne se comprenait pas. On n'en avait pas besoin. Ça n'aurait pas fait avancer nos vie. Mais, mon Dieu, qu'est ce que ça faisait mal à nos cœurs.