mardi 12 mai 2015

Je suis lasse de mon petit appartement, de mes post-it, de mes fenêtres, de ma télé, de mes livres, de mes posters, de mes chaises, de mes tables, de mes magnets sur le frigo et de ma machine à café qui ne marche pas. J'en ai marre de mes chaussures, de mes sacs, de mes robes, de mes classeurs, de mes cahiers, des murs blancs, de mes pantoufles, des boites qui s'amoncellent ; j'en ai marre de la poussière, des produits de beauté, de jeter les poubelles, de fermer les portes, de chercher mes clés, d'éteindre la lumière, de passer dans le couloir. J'ai des envie de liberté. Moi je rêve et c'est en grand. Si je seulement je pouvais être Ailleurs, Au Bout du Monde...
Je suis passée de la vie rêvée, la vie hallucinée, à la réalité, brutale et concrète.
Au fond, la forme la plus pure d'expression est le silence.

jeudi 7 mai 2015

Qu'y a t-il de pire que l'incertitude ?

Les gens ne sont pas organisés. Moi j'aime les choses, claires, carrées. Je suis un peu psychorigide lorsqu'il s'agit de mon temps libre, généreusement accordé à des amis qui pour la plupart ne se rendent pas compte du privilège que je leur fais. Je n'aime pas attendre que l'on me dise au dernier moment qu'au final ce ne sera pas possible. Les gens n'ont aucune valeur, ils sont tellement égoïstes qu'ils ne se rendent même pas compte qu'ils le sont.
Que pouvons-nous faire pour améliorer le XXIe siècle ?

Je n'ai pas la prétention d'apporter une réponse à cette question, j'en serais bien incapable, moi qui n'aime pas le changement. Par là, je veux dire que je n'aime pas me débarrasser des choses. Je n'arrive pas à supporter la perte d'un objet qui m'est cher. Je suis matérialiste et très attachée à la valeur sentimentale. Mes objets définissent mon identité, ils font partie de moi, et ils sont ma vie. Quand ils se détériorent, se cassent ou se perdent, j'en suis profondément bouleversée. Fermons la parenthèse et continuons : je ne suis pas pour le changement, mais je suis contre la détérioration. Au fond, je suis profondément conservatrice...

Peut-être faut-il que j'étoffe mon commentaire précédent . Hier, je suis allée au Mucem et j'ai été profondément choquée par l'importance du nombre d'écrans présents dans les salles du musée. L'image est partout, mouvante, bruyante. Est-il nécessaire d'aller au musée pour regarder la télé ? Evidemment, ces films sont bien choisis, ils sont bien faits, je n'ai rien à leur reprocher, si ce n'est qu'ils ne m'apprennent pas grand chose et me rendent passive. L'omniprésence des écrans est angoissante, ne pouvons-nous passer pendant une après-midi de notre smart-phone ? de notre télé ? de notre ordi ? Sommes-nous incapables d'apprécier les moments vécus si nous ne les partageons pas sur FB ou sur Twitter ? Et au fond, qui intéressent-ils ? Les infos passent si vite et sont si vite oubliées. A quoi cela sert-il ? A créer un tourbillon d'informations qui pour la plupart ne nous concernent pas mais dont nous devons être au courant. Nous croulons sous les faits divers et sous les photos, dans cet océan sans fin, notre moi se noie. On croit être différent, individuel, unique, mais au final, nous ne sommes tous que des pions auxquels on tente de faire oublier la dure/belle/sensuelle réalité. Sommes-nous encore capable de sortir de la caverne de Platon et de regarder le monde réel plutôt que des images ? des simulacres ? ou nous enfoncerons-nous toujours plus loin dans l'obscurité ? Nous avons tous les outils pour accéder à la lumière, mais nous vivons dans une époque obscurantiste. 

A Vienne, et j'imagine qu'ailleurs aussi, il y a des écrans dans le métro... En général, il y a un métro toutes les cinq minutes, même pas. Le client moyen attend ainsi deux minutes en moyenne. Est-il nécessaire de combler ces deux minutes par des images ? Ne peut-on pas le laisser seulement penser ? s'ennuyer ? attendre ? Est-ce que quelqu'un s'est demandé si cela rendrait le client plus heureux d'avoir un écran en face de son nez ? qui lui diffuse de la publicité non-stop ? Qui a pris cette décision ? Pourquoi ? Pour faire des économies car diffuser des clips revient moins cher que des payer des gens pour placarder des publicités sur les murs ? 

Bref, vous l'avez compris, je suis contre la société-écran, et je veux sortir de la caverne pour voir les nuages, les vrais nuages.

mercredi 6 mai 2015

"J'aime les nuages... " et je suis contre la civilisation-écran et les oeuvres-néant.

lundi 4 mai 2015

Aujourd'hui je suis allée voir Cobain : Montage of Heck. J'y suis allée seule parce que je n'ai trouvé personne pour m'accompagner. Peut-être que je n'ai pas assez bien cherché. Peu importe. J'étais triste de ne pas pouvoir partager ce moment avec quelqu'un.

Il y avait une queue immense à l'entrée, j'entendais les gens parler et j'étais énervée de ne pouvoir parler à personne ; et à l'intérieur les gens gardaient des places pour des personnes qui devaient arriver. Je trouve cela égoïste, mais peut-être que cela ne m'aurait pas autant énervé si j'avais eu moi aussi quelqu'un à attendre.

Le film a commencé et j'ai rapidement oublié tous mes problèmes, j'ai vu Kurt enfant, faisant des sourires et des signes de main, et je l'ai vu devenir grand. Je l'ai vu souffrir et sourire encore. Le téléphone de ma voisine a sonné deux fois, mais peu importe. J'ai passé un bon moment. 

Quand je suis sortie, il faisait incroyablement bon et j'étais incroyablement bien. J'étais contente d'avoir fait quelque chose et de ne pas m'être privée car personne ne voulait m'accompagner. J'ai marché jusqu'à chez moi, dans la nuit, seulement éclairée par les lampadaires, la ville est plus confidentielle, elle se livre à moi et je me livre à elle. Mes pensées voguent sous les étoiles, je n'entends que le bruissement des feuilles et le bruit de mes pas. Une voiture passe de temps en temps, interrompant ce muet dialogue, je continue en silence mon chemin et je me prends à regretter d'être déjà arrivée.

Je voudrais retranscrire mes pensées telles que je les ai ressenties, mais il faut croire que cela est difficilement faisable à moins d'écrire en marchant et cela romprait le charme. 

Le film montre les différents cahiers de Kurt, moi aussi j'aimerais écrire comme ça, tous les jours, noter sur un carnet mes pensées, mais je ne peux me fixer. J'ai commencé des dizaines de cahiers que j'ai rapidement abandonnés, ne noircissant à chaque fois que quelques pages. Peut-être que changer de cahier était pour moi un moyen de passer à autre chose, un moyen de grandir, de m'évader mais aussi de ne pas terminer, de ne pas m'astreindre à un travail d'écriture continu. Je veux dire par là qu'il est parfois inutile d'écrire pour évoquer une journée qui n'a que peu d'intérêt, où il ne se passe rien....

Mais en réalité, il se passe toujours quelque chose, on n'a juste pas le temps de s'en rendre compte, ou on ne prend pas le temps d'avoir le recul nécessaire pour tirer ce qu'il y a tirer du temps. Je ne m'ennuie plus assez. C'est un constat à la fois agréable et pénible : agréable car étant occupée, j'ai moins de temps pour penser, et donc moins de temps pour déprimer et me morfondre, mais d'un autre côté, j'ai moins de temps (ou alors, je ne prends pas le temps) de réfléchir, de reculer et de me rendre compte de ma vie. Pourtant, je sens bien que cela est indispensable. Je fais trop de choses, mais je ne vis pas ma vie.

Je ne fais rien, je ne travaille pas, je ne vais pas en cours ou rarement, mais je ne m'ennuie pas, je ne m'ennuie jamais. Il y a tellement de choses à faire, tellement de films à voir, de livres à lire et de musique à écouter : une vie ne suffit pas surtout quand on passe comme moi son temps à le perdre. 

dimanche 3 mai 2015

On ne peut être qu'inlassablement déçu.

S'attacher à des gens, un peu trop. Au point d'en devenir dépendante. Etre déçu parce qu'on nous accorde pas l'attention que l'on demande, parce qu'on ne nous considère pas comme on aimerait, parce qu'on n'agit pas avec nous comme on agirait avec les autres. Je déteste perdre mon temps, je déteste que l'on me propose des sorties pour les annuler au dernier moment. C'est comme vous mettre des merveilles sous les yeux, vous donner envie de les posséder, et, au moment où vos doigts vont enfin s'emparer de toutes ces richesses, les faire disparaitre, d'un coup, brutalement, c'est comme se prendre un mur de béton dans la figure.... Se sentir trahie, et ne rien pouvoir faire. Se sentir impuissante.