lundi 2 novembre 2015

Un appartement paradisiaque, au bord de la mer, bordé de sable fin... Impression que la chambre se trouve au milieu de la plage... L'eau est calme paisible, il y a quelques herbes qui poussent par-ci, par-là. Un vrai paysage de Camargue... Mon mobilier est simple. Il n'y a pas besoin de fioriture pour faire de cet endroit un lieu de rêve.

L'intérêt de cet appartement, c'est que je peux me déplacer à vélo, même si cela prend du temps. Il n'y a personne sur les routes. Je fais beaucoup d'aller-retour chez ma mère pour récupérer des affaires. Le trajet est long, mais je rencontre des gens en route, nous discutons orientation.

Ma famille veut que nous nous retrouvions au restaurant. Par je ne sais quel hasard nous trouvons refuge sur la terrasse d'un restaurant proche du port. A l'intérieur, à travers la vitre, nous voyons une femme magnifiquement vêtue, tout en blanc, dans une robe indescriptible de magnificence. Le repas est exceptionnel même s'il fait un peu froid. La femme chante merveilleusement bien. Elle sort, nous sommes au premier rang. Accessible, elle prend des photos avec nous. Elle se dénude peu à peu sans jamais tomber dans la vulgarité. Nous attendons le dessert, mais le serveur n'en finit pas d'amener des plats... Après le dessert, le café gourmand, tout est très bon : chocolaté et fruité, croquant et moelleux... Et puis tout à coup, la chanteuse que nous avions perdue de vue s'est littéralement transformée en chanteur. Il-Elle joue de l’ambiguïté de sa personne, prend une voix plus grave. Il-Elle a délaissé la robe pour une tenue plus masculine, on dirait un camionneur et sa voix n'a plus rien d'enchanteur. Il est temps pour nous de partir... mais personne ne nous a jamais demandé de payer l'addition..

Adrien m'a proposé de me rejoindre, on aimerait bien aller festoyer sur la plage avec d'autres amis mais je ne l'ai jamais retrouvé. Il y a eu un problème de communication, nous n'étions pas au bon endroit au bon moment, et puis je ne savais pas trop comment faire par rapport à ma famille. Tant pis, je ne m'en formalise pas. Il y aura d'autres occasions. 

Arrivé chez moi, macabre découverte. Odeur pestilentielle. Je comprends maintenant pourquoi le loyer était si bas. Après quelques recherches, découverte du cadavre de quatre gros poissons entassés dans un coin. Les souris ont envahi la demeure... Mon tranquille chez moi grouille de rampants. Je ne sais pas comment tous ces animaux vivants ou morts sont arrivés là. Ma famille me fait tous les reproches possibles et inimaginables sur ma négligence. Mon grand-père tue les souris en les faisant tomber sur le sol. Je ne pourrais jamais faire ça, c'est trop cruel, je ne peux faire de mal à personne. J'envisage de prendre un chat pour chasser les souris, mais je ne sais pas si je serais en mesure de m'occuper de lui... Je pense dormir dans le salon, car j'y ai aussi un lit que je pensais remplacer par un canapé. Je n'ai pas d'autre choix que de vivre.... ou de mourir ici. 

Voilà comment mon rêve s'est transformé en cauchemar et comment ma vie s'est transformée en enfer.

Tout n'est que signe. Et ce qui n'est pas signe est symbole. 
Les malheureuses souris sont certainement mes élèves, les poissons crevés mon amour mort. 
La belle chanteuse : une allégorie de notre société dans laquelle tout change trop vite, et pas forcément pour le mieux. Les choses que nous désirons semblent belles derrière les vitrines, mais elles perdent tout pouvoir d'attraction une fois ternies par un usage quotidien et par la triste réalité. 
L'appartement-tombeau, le lit-cercueil, cela va de soi.  

La morale dans tout ça : seule la bouffe ne nous déçoit pas. 
Est-ce que si je faisais du vélo je serais plus heureuse ?





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