mercredi 26 mars 2014

Je n'étais pas assez constante et cohérente avec moi-même pour écrire un roman ou une quelconque histoire qui suit son cours. Le réel est trop changeant. Il me fallait créer selon mes hauts et mes bas  tenir compte non pas de la folie créatrice, de l'inspiration divine, mais (ce qui revient, à quelque chose près, à la même chose, j'en conviens) du désordre de mon être, de cet élan parfois magique, parfois décevant et destructeur qu'est la vie.

Ainsi, je me sentais plus proche de la poésie. Mais qu'est-ce que la poésie aujourd'hui ? Personne ne le sait. 

De fait, mon oeuvre sera plurielle, inégale : à la fois poésie, roman, théâtre, récit de voyage, essai, pensées, critique ; elle se voudra tantôt drôle, tantôt ennuyeuse, tantôt métaphorique, tantôt autotelique, tantôt longue, tantôt brève, tantôt blanche, tantôt noire, elle alliera Spleen et Idéal ou peut-être qu'elle ne sera rien de tout cela et qu'elle finira avant d'avoir commencé. Elle ne sera pas l'oeuvre d'un auteur mais d'une pluralité d'identités qui tentent de se confondre. Il ne faudra donc pas s'étonner ni s'indigner du caractère paradoxal et antithétique d'un tel ouvrage. Encore une fois, je le répète, le réel est changeant : je ne suis pas moi.

Et je parle bien sûr d'un livre qui n'existe pas. Peut-être existera-t-il un jour. C'est tout le mal que je lui souhaite. Il s'agit d'une oeuvre à venir. Peut-être quelqu'un la créera-t-il avant moi et je le remercierai d'avoir vu clair dans ma conscience. Il y a si peu de gens Clairvoyants.


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